lieu culturel en milieu rural
création et culture en plein champs

Dans un lieu indéterminé et dans un temps suspendu, sont réunies toutes les femmes décédées par «féminicide » : riches et pauvres, cultivées ou analphabètes, rebelles ou soumises. Enfin délivrées de leur

condition de victimes silencieuses, elles nous racontent, chacune à travers un monologue qui lui est propre, leurs histoires venues des quatre coins du monde : Italie, Mexique, Afrique, Inde, France, Japon…

Nous devenons ainsi témoins des drames provoqués par une société encore machiste, des traditions cruelles, des mentalités arriérées, mais aussi par les stéréotypes et les conditionnements intérieurs. Les cas particuliers s’unissent et s’universalisent en une anthologie militante, lisible telle quelle ou « théâtralisable », paradoxalement empreinte d’humour et d’ironie. « Blessées à mort » incite sans apitoiement le lecteur spectateur à réfléchir à la véritable condition de la femme – et de l’homme face à la femme – dans l’espoir d’agir sur le monde du XXIe siècle.

Ce qui fait l’originalité de ce texte (36 récits) c’est que les protagonistes sont des femmes décédées, réunies, quelle que soit leur origine, en un lieu indéterminé de l’au-delà. Ces brefs monologues où elles libèrent leur parole ont des spécificités linguistiques et stylistiques très variées qui brossent pour chacune un portrait socio- culturel et psychologique des plus vivants.

Maintenant je suis enfin transparente comme l’air, je peux dormir dans mon lit de nuages, légère, sans ce corps de femme que tout le monde voulait posséder parce qu’il était trop beau pour être vrai.

Serena Dandin